Photo : V.
L’actualité du jour, pour quelqu’un qui surveille la surveillance, c’est bien sûr l’arrivée des drones au-dessus des avenues et des plages ordonnant aux piétons de respecter le confinement. J’aime par-dessus tout le drone marseillais, parce qu’il a l’accent du sud. Je change d’avis en le voyant survoler des boulangeries et effrayer les vieilles dames. Heureusement qu’il y a de la contre-surveillance active pour filmer ces organes de surveillance. La presse parle surtout des drones lancés en milieu rural à la poursuite des pêcheurs, chasseurs et randonneurs, qui battent joyeusement la campagne au grand dam des citadins. La plage de Trouville-sur-Mer (avec la maison de Marguerite Duras) est surveillée comme les autres. Selon l’institut de sondage Omnibus Ifop, 70% des Français y sont favorables, à ces drones. En ce moment, des dizaines de sondages sortent par jour. Être confiné n’empêche apparemment pas d’être sondé. Ils sont largement repris et commentés par la presse. Je repense à ces algorithmes des applications de rencontre qui se basent sur les statistiques existantes, les acceptant comme un état de fait, ce qui encourage ensuite la reproduction des mêmes comportements, en terme de rapports hommes-femmes, par exemple. Puisqu’il est si simple de sonder une population, confinée ou pas, il devrait être possible de créer un sondage évaluant les effets qu’un sondage aurait sur l’opinion.
