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Sous surveillance médicale #12

Carnet de résidence

Gabrielle Schaff

27 Mars 2020

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Travaux de résidences

Parenthèse dans la surveillance médicale, une fois n’est pas coutume, je reçois des nouvelles d’une (très humble) tentative de contre-surveillance lancée avant le confinement. C’est une réponse de la CNIL suite à mon signalement de l’enregistrement que j’avais reçu sur mon portable de la part d’Agnès Buzyn alors en campagne des municipales, le samedi 12 mars. La CNIL m’informe que le message que j’ai adressé a été transmis à leur groupe de travail sur la campagne électorale mis en place pour suivre les sujets concernant la protection des données et des différentes élections. La CNIL tient à attirer mon attention sur la possibilité que j’ai de connaître l’origine des coordonnées ayant été utilisées pour me faire parvenir le message (d’Agnès Buzyn - moi aussi je m’y perds), et me propose, à cette fin, un modèle de courrier. La CNIL m’informe que je peux, par la même occasion, m’opposer à la réception de tout nouveau message de la part de ce candidat. (Il se trouve que c’est une candidate, mais la CNIL n’a pas adopté l’écriture inclusive - elle n’a même pas mis le féminin entre parenthèses). La CNIL m’informe que le responsable du fichier concerné dispose d’un délai maximal d’un mois pour me répondre. Dans l’hypothèse que l’émetteur de cet appel ne répondrait pas à mes éventuelles demandes (je relis deux fois la phrase), la CNIL me remercie de l’informer afin de… Bon. Il y aussi un rappel des bonnes pratiques à respecter avant la campagne officielle pour les élections municipales et le droit applicable aux opérations de communication politique, mais la suite du message est tronquée. Je clique sur le modèle de courrier, bien décidé à l’envoyer à l’équipe de campagne d’Agnès Buzyn, et atterris sur le site Internet de la CNIL me proposant divers modèles de formulaires en utilisant un graphisme blanc sur noir très post-attentats, mais dont l’exhaustivité m’enchante. Tous les recours sont possibles, encore faut-il envoyer une lettre à chaque fois et faire le suivi de sa demande, mais tout y est, on ne peut pas nier. Et le modèle pour contacter une équipe électorale aussi, forcément. Sauf que je ne le trouve pas. Je me rabats sur le celui qui s’oppose à la prospection commerciale. Pour l’envoyer, il me faut l’adresse du QG de campagne d’Agnès Buzyn. Je ne la trouve pas davantage. Je me rends sur le site Internet d’"Ensemble Paris" où figure un onglet contact, en-dessous de cette phrase aux accents lyrique : "je veux rendre à Paris un peu de ce qu’elle m’a donné". Voilà, j’ai une adresse mail. Mais le site de la CNIL insiste, veut une adresse postale. Une ville, est-ce que ça suffit ? Parce que je suppose que c’est Paris. Et puis la CNIL veut un numéro de client. Je suis à deux doigts de faire un burn-out. Je finis par envoyer le tout par mail en précisant bien mes coordonnées pour que l’équipe puisse me répondre et m’expliquer où elle a trouvé mes coordonnées et s’engage, enfin, à ne plus les utiliser, sauf bien sûr, dans le cadre de la réponse à apporter à ma requête ci-dessus exposée.

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Gabrielle Schaff
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