Un long poème dramatique qui propose le théâtre comme possibilité de réconciliation en temps de guerre.
Amira-Géhanne Khalfallah a travaillé sur l’écriture de cette pièce durant son séjour à La Marelle en 2015/2016. C’est lors d’une autre résidence d’écriture à la Cartoucherie de Vincennes qu’elle découvre que ce lieu - la Cartoucherie, aujourd’hui consacré au théâtre - était en octobre 1961, une prison où on incarcérait les résistants algériens arrêtés. Elle fait parler l’un d’eux dont le fantôme n’a jamais quitté les lieux.
Sur un plateau de théâtre, à la Cartoucherie de Vincennes, une femme réfléchit à l’écriture de sa prochaine pièce. Soudain, surgir un homme qui exige que son histoire soit racontée. Son histoire est celle du fleuve de Paris qui a avalé des centaines d’hommes en octobre 1961 lors de la manifestation pacifique de 30 000 Algériens, hommes, femmes et enfants, refusant la discrimination d’un couvre-feu imposé aux seules familles algériennes. Maurice Papon, préfet de police de l’époque, donne sans le dire vraiment, un permis de tuer aux policier et CRS.
C’est l’histoire du plus grand massacre de l’État français depuis la seconde guerre mondiale.
Paris, cité interdite évoque un épisode dramatique : le massacre du 17 octobre 1961, une manifestation d’Algériens réprimée dans le sang à Paris par le préfet de l’époque Maurice Papon. Le nombre de morts fait aujourd’hui toujours débat, il est estimé entre 38 et 200.
« Dans cette pièce, l’auteure sait sublimer le tragique. On ne montre pas le sang, on le raconte. C’est une écriture poétique, contemporaine et puissante », estime Jean-Luc Bansard.
Sur scène, un dialogue s’installe entre une écrivaine et Moha, victime anonyme de cette répression. « Amira-Géhanne Kalfallah semble habitée par les fantômes de cette période sombre. Elle réhabilite la mémoire des tués ».
D’après Ouest-France