En résidence de création
Bollweevil
Tom Cooper
Le projet d’écriture
L’écriture d’un roman centré sur la figure énigmatique (et imaginaire) d’un bluesman d’avant-guerre, en plein cœur du Mississippi.
Note d’intention de l’auteur
Twelve Finger Willy Black, dit « Willy the Bugman », dit « Bollweevil », né William Roosevelt Jones au cœur du delta du Mississippi, reste l’une des énigmes du blues d’avant-guerre. Les spécialistes les plus éminents de cette musique s’accordent généralement à croire que William Jones serait né au printemps 1910, au moment où la Terre traversa la traîne de la comète de Halley, et où le pays connut une flambée de paranoïa et de superstition. Le répertoire de William Jones contient de nombreuses allusions à la comète, notamment dans Cursed Son (« Le Fils Maudit »), avec cette sinistre boucle en mode mineur, scratchée sur une guitare CBG. « Fils maudit », gémit Willy Jones avec son timbre méphistophélique de bariton. « Je suis né, fils maudit, la nuit où passa la comète. » Sa voix enfle tel un hurlement de désespoir. « Même si je ne suis pas né au cœur de la nuit, mais au soleil du Mississipi, mon pasteur de père savait que j’étais son fils maudit. »
La chanson ne fait pas seulement référence à la comète de Haley, mais aussi à la difformité dont William Jones tirait son surnom.
Né avec un doigt en plus à chaque main, l’affection de William allait lui causer beaucoup de honte tout au long de sa vie. Paradoxalement, elle lui permit aussi de créer un style de jeu unique, qu’aucun musicien de blues ne saurait imiter par la suite. Dans une interview pour Rolling Stone en 1984, Keith Richards déclarait : « Quand j’ai entendu Cursed Son pour la première fois, j’aurais juré qu’il y avait trois types qui jouaient. Deux à la guitare, un autre avec je ne sais quel instrument. Un putain de sitar. Un truc. Mais non. Il n’y avait que lui. Juste Willy the Bugman. Ce vieux Bollweevil. Même si j’avais deux ou quatre doigts en plus : j’ai renoncé à essayer de comprendre ! »
Tom Cooper
Traduit de l’anglais (États-Unis)
par Marguerite Cappelle
Un partenariat avec le festival America
Cette résidence fait suite à plusieurs échanges avec Tom Cooper sur son désir d’effectuer une résidence d’écriture à Marseille, dans la perspective de travailler sur ce prochain roman. Il a en effet déjà séjourné en France, à l’occasion d’une invitation de l’Association Festival America, et souhaite poursuivre ici, dans cette région Sud qu’il ne connaît pas, le lien qui s’est créé avec de nombreux lecteurs et professionnels.
C’est la seconde fois que La Marelle établit un lien avec le festival America, après la venue de Justin Torres en novembre 2015.
Le lieu de résidence
À Marseille, La Marelle dispose de deux appartements indépendants, l’un sur le site de la Friche la Belle de Mai, l’autre à proximité du Palais Longchamp.