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Projet accompagné

Un auteur en prison
Guillaume Chérel

■ Octobre 2020 à janvier 2021
■ Centre pénitentiaire du Pontet, Vaucluse, avec l’Agence régionale du livre

Je me suis vite trouvé à l’aise, face à des personnalités attachantes, au point d’oublier que j’étais dans une prison : je dois rester focus et vigilant.

Le dispositif artistique

Troisième et dernière année d’expérimentation
du programme « Une autrice, un auteur en prison »

Pensé et réalisé par l’Agence régionale du livre Provence Alpes Côte d’Azur, sous l’impulsion de la DRAC, la DISP (Direction interrégionale des services pénitentiaires) et la DIR PJJ (Direction interrégionale de la Protection judiciaire de la Jeunesse), et conçu avec La Marelle, ce programme porte des résidences de création avec un double objectif :

  • soutenir les auteurs de la région en leur donnant une bourse
  • organiser des interventions auprès des publics incarcérés une semaine par mois le temps de la résidence. Celles-ci peuvent prendre la forme d’ateliers, de temps de partage, d’observation et de participation à la vie de l’établissement. 
    Les créations des personnes détenues, mais aussi de l’auteur·rice, font l’objet d’une publication spéciale dans La première chose que je peux vous dire, la revue de La Marelle.

Autres résident·e·s sur la même période : Léna Merhej et Georgia Doll.

L’auteur

Guillaume Chérel, écrivain et essayiste, est en résidence au Centre pénitentiaire du Pontet (Vaucluse).

Son programme de résidence est coconstruit avec les éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), en fonction des envies, des possibilités et des attentes de toutes les parties concernées. Les créations des personnes détenues seront publiées dans la revue de La Marelle, et Guillaume Chérel produira également un texte publié par La Marelle.

Guillaume Chérel mène, durant cette même période, un projet d’écriture personnel.



Son projet personnel

Last Exit to Marseille

Voilà un peu plus de vingt ans que Jean-Claude Izzo nous a quitté, mais il nous a laissé entre autres sa "trilogie marseillaise" (Total Kheops, Chourmo, Solea), aujourd’hui encore "best-seller" de la Série Noire (près de 500 000 exemplaires vendus). Une plaque en son nom a été installé au Panier, et un collège lui est dédié, près de chez moi, vers La Joliette à Marseille.

J’ai eu la chance de connaître Jean-Claude Izzo, alors qu’il s’occupait de la communication du festival Étonnants Voyageurs à Saint-Malo. Il était comme Fabio Montale, en moins physique, plus cérébral et doux (un poète), un rêveur, à l’écoute, sensible, épris de justice et de vérité. Je lui rends hommage, à ma façon, en écrivant un roman noir intitulé Last exit to Marseille (déjà bien entamé), qui met en scène un personnage (Jérôme Beauregard, détective  "public"), qui marche sur ses pas, à Marseille, sa ville de naissance (et de mort) tant décriée, capable du meilleur comme du pire, mais en pleine mutation.

Mon polar est basé sur des faits réels, que j’ai vécu personnellement. Luc, un ami de jeunesse de Jérôme, est mort d’une overdose d’héroïne sous ses yeux. Jérôme veut retrouver les trafiquants de drogue responsables de sa mort. Pour ce faire, il enquête à la fois dans les quartiers Nord et dans la communauté comorienne, mais aussi, par la force des choses, dans les services de police locaux. Durant le récit, Jérôme s’adresse à Izzo comme s’il était encore là, comme je l’avais fait moi-même avec Jack Kerouac dans Sur la route again, et il lui décrit les changements : dans les rues, quartiers, restos, bars, qu’il sillonnait dans ses romans.

J’ai grandi dans des quartiers du 9.3 (Seine-Saint-Denis) qui ressemblent beaucoup à ceux de Marseille, où je suis nouvellement installé (après y avoir souvent séjourné)… à côté de l’OFAST (la brigade des stups). Comme Jim Harrison, un écrivain que j’admire, et que j’ai eu la chance de connaître, comme Izzo, je pense qu’un écrivain digne de ce nom doit être comme une éponge : son rôle est de donner la parole à ceux qui ne l’ont pas. Il donne à voir et réfléchir. Il ne donne pas de réponses, il pose les bonnes questions.

Temps publics et restitutions

Détails à venir

Partenaires et structures associées

Le Centre pénitentiaire du Pontet (Vaucluse)

Le service d’insertion et de probation (SPIP)

L’Agence régionale du livre Provence Alpes Côte d’Azur

Le lieu de résidence

Le centre pénitentiaire est implanté dans la ville du Pontet située au nord-est d’Avignon (département du Vaucluse). Il a été mis en service en 2003, il fonctionne sur le mode de la "gestion déléguée". La prison a été construite dans un souci d’améliorer les conditions d’hygiène et d’hébergement mais aussi de favoriser le maintien des liens familiaux. Des perspectives visuelles ont été recherchées, en s’appuyant notamment sur la lumière. Un centre pénitentiaire est un établissement qui comprend au moins deux quartiers à régimes de détention différents (maison d’arrêt, centre de détention et/ou maison centrale). Sa capacité théorique d’accueil est de 600 places, et le centre se divise en quatre parties : une maison d’arrêt hommes, un centre de détention, un quartier mineurs, un quartier de semi-liberté.

 

 
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Résidences en prison

De 2018 à 2020, l’Agence Régionale du livre mène avec La Marelle un projet de résidence artistique mis en place dans le cadre de sa mission de développement de la lecture et de modernisation des bibliothèques carcérales. Le dispositif de cette résidence est singulier et inédit : les écrivains ne logent pas dans l’établissement proprement dit, mais dans une "chambre de garde" à proximité (ou rentrent chez eux le soir). En dehors de leur temps de création (70 %), les auteurs proposent - en coconstruction avec les établissements qui les accueillent - des temps d’ateliers, d’observation et de partage. Par ailleurs ils participent, autant que faire se peut, à la vie de l’établissement, du côté des détenus, mais également du personnel.

Photo : Les Baumettes II © AFP