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En résidence de création

La Brèche
Margaux Leridon

■ Octobre 2025
■ La Ciotat

Le projet d’écriture

En résidence à La Marelle, Margaux Leridon poursuit l’écriture de La Brèche, son deuxième roman. 
On y suit le personnage de Gabrielle, une jeune journaliste communiste qui voit ses convictions vaciller alors qu’elle couvre le procès d’un dissident soviétique. À travers son parcours militant, professionnel et amoureux, Margaux Leridon réfléchit aux notions d’engagement et de loyauté. L’histoire se déroule à la fin des années 40, à l’époque où Gilbert Deroze recevait dans sa villa des figures de la vie artistique dont Margaux Leridon espère croiser les fantômes.

Note d’intention de l’autrice

Je viens poursuivre en résidence à La Marelle l’écriture de mon second roman, La Brèche. Il prend pour cadre le procès Kravchenko, une affaire emblématique du début de la Guerre froide en France.

En 1949, Viktor Kravchenko, dissident soviétique et auteur d’un livre à succès dans lequel il dénonce le régime stalinien, attaque en justice l’hebdomadaire communiste Les Lettres françaises, qui l’accuse d’être un pantin à la solde de la CIA. On demande alors au tribunal de la Seine de juger l’exactitude des faits rapportés dans son livre, et donc, indirectement, de décider si l’URSS est une dictature.

Mon roman raconte l’histoire de Gabrielle, fervente communiste, envoyée couvrir le procès par une agence de presse du Parti. Au fil des audiences, ses certitudes vacillent. Mais elle reste profondément attachée à son utopie. Son frère, Albert, n’est jamais revenu de la guerre. Enrôlé de force par les nazis et envoyé sur le front de l’Est, elle est convaincue qu’il s’est rendu aux Russes, et vit heureux au pays du socialisme.

À travers ce personnage, je m’intéresse aux notions d’engagement et de loyauté. Est-on fidèle à ses propres idées, à une cause, aux autres – ceux avec qui l’on naît et ceux que l’on s’est choisis ? Le journalisme est un métier où les conflits de loyauté sont permanents. J’en ai fait l’expérience dans ma propre pratique professionnelle, et les questionnements qui m’ont traversée et me traversent encore constituent une matière précieuse pour l’écriture.

Je voudrais également explorer notre désir de foi – ce besoin que l’on a de croire en quelque chose, d’appartenir à un groupe – et la contradiction à laquelle ce désir se heurte lorsque l’on est attaché à son indépendance.

À l’époque où se déroule mon roman, Gilbert Deroze vivait à La Ciotat. Sa villa était un lieu d’hospitalité pour une avant-garde culturelle et artistique qui me rappelle mes personnages. Il reçut notamment le pacifiste Ernest Petit, proche du PCF, ainsi que des personnalités du cinéma soviétique. J’espère croiser leurs fantômes.



Le lieu de résidence

Depuis le printemps 2021, La Marelle a ouvert cette nouvelle « maison », la Villa Deroze, située au milieu des pins, sur les hauteurs de la cité portuaire de La Ciotat. Confiée avec générosité par Danielle Deroze, elle est destinée à accueillir artistes, auteurs et autrices, pour des projets de création qui souvent se croisent ou s’hybrident.

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