Depuis 2019, les éditions Burn~Août dispersent, reproduisent et accompagnent des voix critiques contemporaines, que ce soit à travers la poésie, la littérature, les essais ou des formes hybrides.

Dans une de leurs publications, L’histoire de Semiotext(e), Sylvère Lotringer raconte ses rêves à Chris Kraus et dit que « les textes sont moins importants que les maillages qu’ils produisent ensemble ». Ce sont ces maillages qui les intéressent et leur travail éditorial est avant tout un prétexte pour créer une force collective, connecter des pensées émancipatrices et imaginer des perspectives de luttes. 

Accueilli à La Marelle, l’ensemble du collectif des éditions Burn~Août se réunit pour continuer diverses réflexions sur leur économie. L’objectif est de consacrer du temps pour interroger la manière dont l’argent circule au sein de leur structure : ses provenances, ses redistributions, ses espaces d’existence matérielle ou immatérielle.

Notre économie est fragile, aléatoire et opportuniste. Jusqu’à présent nous finançons nos publications grâce à un recoupement de plusieurs ressources : bourses de production des structures artistiques, financements d’écoles d’arts, fonds issus de notre travail salarié personnel, dons, et enfin ventes de nos publications.

Pour chacun·e d’entre nous, établir un projet avec une économie viable et inventive était une motivation première dès la création de notre collectif. Souvent jugées indignes d’être discutées dans notre travail, nos conditions économiques en sont pourtant le point de départ. Nous croyons que les manières dont nous créons des systèmes de subsistance matérielle peuvent être des gestes artistiques, ou en tout cas, des occurrences dont l’existence ne doit pas être pensée en permanence en périphérie de nos pratiques mais au centre de ces dernières. C’est pourquoi l’économie de notre projet occupe une place très importante dans nos discussions et est explicitée dans chacune de nos publications. 

Ainsi, cette résidence de recherche est l’occasion de prolonger et poursuivre ces réflexions internes nécessaires, en prenant le temps de d’observer et repenser collectivement la façon dont l’argent circule dans notre structure. 

Les éditions Burn~Août

Depuis le printemps 2021, La Marelle a ouvert cette nouvelle « maison », la Villa Deroze, située au milieu des pins, sur les hauteurs de la cité portuaire de La Ciotat. Confiée avec générosité par Danielle Deroze, elle est destinée à accueillir artistes, auteurs et autrices, pour des projets de création qui souvent se croisent ou s’hybrident.