Durant sa résidence à la Villa Deroze de La Ciotat, Elitza Gueorguieva travaille sur l’écriture de Sans intérêt, son prochain roman.

Cette fois Elitza Gueorguieva est décidée à écrire un roman, un vrai, mais pense déjà aux formes fragmentaires, et calcule le temps de trajet entre La Ciotat et le CIPM à Marseille, prévoyant de se nourrir de poésie et de soleil. Elle a toujours fonctionné ainsi, avant d’aller droit au but, elle effectue des cercles, des cercles croisés comme ceux des jeux olympiques. Pour cette écriture, elle décide de s’inspirer d’un épisode personnel : son entretien de naturalisation, qui l’a fort déstabilisée, tourmentée, inspirée, et même, parfois, fait mourir de rire. 

À la villa Deroze, elle se pose des questions existentielles : doit-elle utiliser sa propre expérience, ou au contraire, se décentrer, revenir au terrain, changer de regard. Doit-elle être guidée par le sens ou par le style ? Finalement, elle décide de fabriquer un récit à partir de protocoles administratifs, tout en les dépassant pour convoquer la part intime qu’ils cachent et qu’ils révèlent. Un récit composé de monologues, d’échanges tronquées, de petits riens qui s’articulent autour d’une question : comment résister aux identités qu’on nous assigne ?

Depuis le printemps 2021, La Marelle a ouvert cette nouvelle « maison », la Villa Deroze, située au milieu des pins, sur les hauteurs de la cité portuaire de La Ciotat. Confiée avec générosité par Danielle Deroze, elle est destinée à accueillir artistes, auteurs et autrices, pour des projets de création qui souvent se croisent ou s’hybrident.