Durant sa résidence à Marseille, Camille de Chenay poursuit l’écriture de Vespérale, un film imaginé par fragments agglomérés de matières et d’expériences. Le projet de résidence à La Marelle vise à l’écriture d’un texte qui viendra nourrir le film, qui lui se construit sur le long-terme, via une écriture en multi-médias, à la manière d’une bande défilée s’accolant au tournage et au montage, pour les heurter, les interroger, et aussi les accompagner… C’est le texte pendant-que se réalise le film, à toutes ses étapes, pas totalement un scénario, ni une conclusion, ni un rapport mais un plutôt recueil, comme en littérature. Une forme de l’autre côté du miroir du film qui tentera elle aussi de donner des réponses à la question : comment puis-je hériter de l’histoire de la résistance et notamment à travers la figure de Christine Granville ?
« Le projet lors de cette résidence est de fabriquer un supplément au scénario. Un bis du scénario "officiel" fait de citations, de photographies, d’anecdotes, de descriptions, d’images déjà tournées, de recherches, d’envies, de prévisions, de séquences, de moments historiques, d’extraits de livre ou de films, de fragments sonores. Faire ce supplément comme on dessinerait une carte pour s’orienter dans le scénario avec des points de chute apparents, des croisements, des surprises venues des territoires arpentés. Et donner à cette enquête du texte dans le film sa forme propre. Y tenter une écriture de collecte et de composition. Les mots traversent ce projet depuis son début mais ils ne sont jamais préparatoires, ils viennent répondre aux images, aux rencontres et aux aventures. Car si je me suis d’abord lancée dans le tournage de scènes pour le film, c’était aussi pour comprendre comment écrire ce film, comment il s’imposait, comment cette histoire choisirait de se raconter, et comment face à cela, je serai capable d’y prendre plume, à l’intérieur. »
Camille de Chenay