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En résidence de création

Toujours la première fois
Claire Rengade

■ Mars et avril 2018
■ Marseille

Le projet

Un projet du Théâtre Massalia, pour ses 30 ans, en partenariat avec La Marelle.

Entre carnet de voyage, élucubrations théâtrales, poésie et aphorismes, l’écriture d’un texte dont la recherche dramaturgique est portée par les spectateurs eux-mêmes.

Note d’intention de l’autrice

Toujours la première fois, c’est un jeu ensemble. Une visite en vrai dans les strates de la famille, un comment se passent d’une génération à l’autre les instants de stupeur et autres coups de foudre portés par le spectacle vivant, la sidération de l’œuvre relationnelle, le tous ensemble qui vient construire le chacun. C’est la question de la famille comme collectif qui se pose aussi, et celle de l’itinérance mentale. Se représenter d’autres images sur les images reçues, d’autres mots sur le soulèvement de l’âme. Parler de ce qu’on ne dit pas, c’est quel type de littérature ?
 
Entre carnet de voyage, élucubrations théâtrales, poésie et aphorismes, c’est sous forme de variations que se profile l’écriture de ce texte dont la recherche dramaturgique est portée par les spectateurs eux-mêmes. De cette trace du vivant s’inventera une revue numérique interactive pour inventer d’autres portes à nos commencements.
 
J’écris en territoire comme un peintre fait des croquis : je capte, je note, j’interroge l’instantané. Je fais du relevé, des photographies de petites choses étonnantes. Je fais tout cela avec mon crayon, je note une grammaire, j’emmagasine, je cueille pour plus tard. C’est l’environnement, le son, et comment les espaces sonnent, l’expérience du voyage : lumières, odeurs, musiques, déplacements. La parole est un geste qui prend le corps entier. L’imagination est musculaire : je me déplace. Écrire est une activité physique. J’écris en interactions, en échangeant, en adressant.
 
Au théâtre il y a l’acteur et le spectateur, c’est un dialogue, c’est une relation. La parole s’adresse, elle part d’un espace vers un autre espace. Le son change en fonction de l’espace de parole, qu’il soit dehors ou dedans. J’écris et je vérifie mes mots à haute voix, comme Flaubert, j’écris tout fort pour essorer le texte, pour qu’il se volume, pour le charger en son. On écrit comme on respire, le tempo bouge à la vitesse du battement de cœur. Pour écrire vivant il faut vivre en écrivant. On vit de rencontres d’échanges et de partages d’expériences.
 
Je suis accueillie par deux structures, le théâtre Massalia et La Marelle, qui savent qu’ensemble nous pouvons encore inventer, cette fois entre le théâtre jeunesse et les écritures numériques, deux domaines qui m’intriguent et qui me sont comme un autre pays aussi. Ces deux mois d’immersion à La Friche permettront ce temps de dépaysement dont l’écriture se fera l’écho. Un écho qui partira du recensement minutieux de nos joies, en hommage aux paroles d’un plus grand voyageur que moi, l’écrivain Nicolas Bouvier, pour qui le moteur de la création est de “s’attacher aux choses agréables, les choses désagréables on les trouve”.

Claire Rengade



Le lieu de résidence

Claire Rengade est accueillie par deux structures, le théâtre Massalia et La Marelle et sa résidence a lieu à la Villa des auteurs, dans le logement de résidence à la Friche la Belle de Mai.

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