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En résidence de création

ShellShock General Park
OKZK

■ Septembre 2022
■ Marseille

Le projet d’écriture

Twisted Horizon Park est un roman graphique numérique portant sur la question de l’errance au sein des friches, de l’imaginaire du lieu à l’abandon et de ce qui demeure d’un territoire pollué. En effet, ces zones à la marge apparaissent à OKZK comme porteuses d’une poésie certaine et révélatrices de problématiques humaines, écologiques et urbaines toujours d’actualité.

Le récit se déploie autour d’un personnage fantômatique et de son voyage entre ruines et souvenirs. Guidé par des canons à lumière à travers les vestiges d’un ancien parc, il va progressivement être envoûté par la mélancolie ambiante et reconstruire l’histoire d’un lieu fragmenté. 

L’écriture numérique du récit se développe d’abord autour d’éléments textuels et graphiques, orchestrés par un algorithme utilisant l’aléatoire afin de permettre au spectateur d’expérimenter une perte progressive.

Se basant sur des lieux réels (lotissement fantôme, ancienne carrière, usine ou église abandonnée), Twisted Horizon Park repense le vestige, convoquent de faux souvenirs et tente de répondre à la question : la ruine s’appartient-elle encore ?

Note d’intention des auteurs

Le monde contemporain, de par son caractère global, est en constante transformation et l’on constate, depuis les années 1980, une accélération de ses processus de mutation. En effet, chacun des aspects de notre monde, qu’il soit sociétal, politique ou encore technologique se trouve profondément modifié et bouleversé par une mécanique semblant inarrêtable. Ces changements rapides, difficilement saisissables dans un premier temps engendrent, inévitablement, des phénomènes de crise.

Ainsi, à l’heure de la nouveauté, qu’advient-il de ce qui appartient au passé ? L’obsolescence inéluctable semble créer autant de plein que de vide. Dans les salles condamnées des universités, s’entasse du matériel informatique désormais inutile ; au centre des ruines prolifèrent des espèces végétales invasives ; sur les friches s’accumulent les déchets ménagers de notre époque.

Dans cette même logique, le rythme effréné de la planification urbaine et l’évolution des villes occidentales – auquel s’ajoute dans certains cas l’effondrement des marchés – laissent à la marge nombre de lieux désormais désaffectés : friches industrielles, complexes militaires, lotissements vacants, mines désaffectées, villes fantômes.

Ainsi, la friche, qu’elle soit en France ou en Belgique, agit comme un signal et devient l’élément visible d’une perte fonctionnelle, matérielle et humaine en ces lieux.

En cela, il nous paraît intéressant de regarder la friche comme un lieu, non pas vide de tout sens, mais symptomatique de notre présent. Obsolètes dans leurs anciennes fonctions, ces zones, que l’on ne peut que désormais expérimenter, acquièrent de nouveaux objectifs : être vecteur de souvenirs, de renouveaux et d’inventions.

En déambulant dans ces zones pour y récolter témoignages, objets et notes fictives, et en extraire l’ambiance, nous construisons un rapport au lieu se basant sur l’errance et le potentiel narratif et critique de ces territoires singuliers.

Ainsi, comment montrer ces friches sous un nouveau jour, poétique et surréaliste, et tenter de répondre à la question : comment habite-t-on désormais ces mondes ?

OKZK / Eloi Jaquelin, Nelson Chouissa



Le lieu de résidence

À Marseille, La Marelle dispose d’un appartement indépendant sur le site de la Friche la Belle de Mai.

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