Photographe, Philippe Bazin développe depuis le début des années 1980 un travail prenant en compte les relations que nous entretenons avec les différents phénomènes institutionnels encadrant et organisant souvent notre existence. Son travail sur les visages a été publié en 2009 dans La Radicalisation du monde, par l’Atelier d’Edition (LOCO) et Filigranes (textes de Georges Didi-Huberman et Christiane Vollaire).
Depuis les années 2000, son travail se développe sur différents territoires du politique, comme à Chypre (2006), en Albanie (2007), en Pologne (2008), aux Etats-Unis (2007-2010), en Egypte (2011) et au Chili (2012), en Turquie (2013), en Bulgarie (2014) et en Grèce (2017-2020). Depuis 2016, il a recentré son travail en France, au camp de Calais (2016) autour de Pierre Rivière (2017) à Stains (2019), à Briançon (2021) et au Blanc-Mesnil (2021-2023).
Philippe Bazin travaille essentiellement sur les relations entre esthétique et politique face aux processus de globalisation, cherchant à reconstruire du commun lors de rencontres où les personnes dites subalternes sont considérées pour leurs compétences réflexives.
Il a reçu le Prix Niépce en 1999, est lauréat de la Villa Medicis Hors-les-Murs en 2001 et allocataire d’une bourse de recherche du Centre National des Arts Plastiques (France) en 2009. Il est par ailleurs membre invité (2021-2024) de la commission d’achat Photographie et Images animées au Centre National d’Arts Plastiques, et membre du comité scientifique de la revue Focales (Université de Saint-Etienne).
La collaboration avec Christiane Vollaire, associant philosophie de terrain et photographie documentaire critique, a pris forme sur plusieurs terrains politiques : Balkans (1999), Ecosse (2002), Albanie (2007), Pologne (2008), USA (2007-2010), Égypte (2011), Chili (2012), Turquie (2013), Bulgarie (2014), Grèce (2017-2020) ; mais aussi en France, autour des camps du Nord (2016), du mouvement des Gilets jaunes (2019), des solidarités à la frontière du Briançonnais (2021) et des quartiers populaires (2019-2023) ainsi qu’à une projection parlée, Terre brûlée, autour des immolations de l’année 2013 en Bulgarie, entrée dans les collections du Centre National des Arts plastiques.
Leurs travaux communs ont donné lieu à plusieurs articles et publications collectives, parmi lesquelles : L’Urbain par l’image, paru en 2019, dont un chapitre présente leur travail au Chili. Plusieurs expositions ont présenté le travail sur la Pologne, sur Calais, sur la Grèce (à Marseille à la librairie-galerie Zoème, 2023), et sur les quartiers populaires en France (au Centre d’art contemporain de Montreuil).
Ils ont co-organisé, avec l’anthropologue Chowra Makaremi, le séminaire Images et recherche critique. De la documentation au documentaire de janvier 2021 à juin 2022 à l’EHESS.
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