Mehdi Charef arrive en France à l’âge de 10 ans. Il passe une grande partie de son enfance et adolescence dans le bidonville de Nanterre et les cités de transit de la région parisienne. Fils d’un terrassier, il travaille lui-même en usine de 1970 à 1983, comme affûteur. Auteur du premier roman d’un écrivain d’origine algérienne, avec Le Thé au harem d’Archi Ahmed, il est considéré comme le père de la « littérature beur ». Publié au Mercure de France par Simone Gallimard, ce livre sera suivi de quatre autres chez le même éditeur. Il signe également une première pièce de théâtre parue en 2005, 1962 — Le Dernier Voyage, évoquant la fin de la guerre d’Algérie.
Il aborde le cinéma en 1985 quand Costa-Gavras lui conseille de réaliser lui-même la version cinématographique de son premier roman. Le film, intitulé Le Thé au Harem d’Archimède, remporte de nombreux prix, notamment le César du meilleur premier film à la 11e cérémonie des Césars, le prix Jean Vigo 1985, le Prix de la jeunesse au Festival de Cannes 1985, le Prix spécial du Jury au festival de Madrid, le Prix SOS Racisme…
Il retrouve l’écriture après treize ans d’interruption avec Rue des Pâquerettes, livre dans lequel il revient sur son arrivée en France en 1962. Il y raconte l’absurdité de l’exil, la boue du bidonville et les silences rentrés ; mais aussi la soif de mots d’un enfant avide de raconter ce qu’il comprend du monde qui l’entoure.